AVIS DES LECTEURS
25 Juillet 2021
Ce récit est d'abord l'histoire d'une belle enfant, née dans un foyer aimant. On comprend vite que, tout comme dans les contes de fées, ce
bonheur sans nuages ne va pas durer et que, très bientôt, d'affreux cumulonimbus obscurciront l'horizon. Un jour funeste en effet, la jeune héroïne voit son destin basculer après la perte brutale
d'un parent.
Un déménagement plus tard, sa nouvelle vie semble s'organiser sans heurts dans un autre environnement. Tout roule, la vie continue. Mais, aux portes de l'adolescence, notre jeune héroïne se prépare
également à entrer au collège en toute innocence. En toute ignorance, pourrait-on même dire, des avanies qui l'attendent, pareil à l'agneau jeté dans une cage aux fauves.
En effet, perturbée et fragilisée par le deuil récent qui l'a frappée, celle-ci se présente comme la proie idéale aux yeux de certains élèves – même si, rappelons-le, en matière de harcèlement,
chaque situation est particulière et la bêtise n'a pas forcément besoin d'une raison spéciale pour sévir.
Devenue une adolescente bourrée de charme à l'intelligence qui sort du lot (ses résultats scolaires demeurent excellents en dépit des aléas du sort et de ses difficultés d'intégration), la narratrice
est rapidement brimée et brisée par une poignée de ses congénères, qui éprouvent un malin plaisir à lui renvoyer une image erronée d'elle-même. Malgré ses nombreuses qualités, elle est en effet
affublée de tous les défauts du monde par certains éléments perturbateurs. Ou plutôt par des brebis galeuses qui se croient permis d'agir en toute impunité.
Ne disposant pas des mécanismes de défense qui lui permettraient de faire face à cette hostilité aussi soudaine que sournoise et, avec le peu de moyens psychologiques que lui offre son
jeune âge, difficile pour elle de se confier sur sa détresse. La honte l'emporte, elle s'isole. Quand elle trouve le courage d'informer certains adultes de son mal-être, ceux-ci, forts de la
certitude que l'âge bête n'est en principe pas destiné à durer, minimisent la racine du problème et sa gravité. Pour eux, ce ne sont là que des histoires de gamins, autrement dit des enfantillages.
« La vie est longue et elle en verra d'autres », semblent-ils estimer.
Cependant, entraînée dans une sorte de spirale kafkaïenne, la narratrice va sombrer dans l'enfer de la psychiatrie et l'escalade continuera. Je n'en dirai pas plus, lisez ce livre pour
comprendre !
Le fléau du harcèlement scolaire ne date – hélas − pas d'hier. Dans ce livre, Avelise donne de la voix à toutes les victimes : celles d'hier, d'aujourd'hui et de toutes celles qui suivront, car
la connerie humaine a malheureusement de beaux jours devant elle.
Avec une écriture saisissante de justesse, la narratrice décrit sa lente descente aux enfers et dépeint de quelle façon une enfant sans histoire peut du jour au lendemain se retrouver exposée à bien
des dangers.
Après cette lecture, on se rend compte qu'aucune recette miracle ni baguette magique n'existent pour résoudre les maux des ados et on voit également que les parents comme les responsables de
structures déjà existantes sont souvent démunis ou mal formés pour prendre en charge toute cette souffrance. Toutefois, sur la quatrième de couverture, on lit : ce « petit livre “coup de
poing” doit être lu par tout parent, éducateur ou adolescent. » C'est en effet, le genre d'ouvrage qui devrait occuper une place de choix dans les CDI de tous les collèges de France. Ce serait
déjà un bon début.
Iris Rivaldi
26 Mars 2021
« Il était une fois une jolie petite fille, dont les dix ans dansaient sur la colline ».
Le récit d'Avelise est d'une épouvantable souffrance cachée derrière une réalité des plus affligeantes. Et à dénoncer au plus vite. D'où l'intérêt de ce témoignage qui à mon sens va au-delà de l'apport thérapeutique. Avelise vient de perdre son père à dix ans. C'est aussi l'âge de son déménagement et surtout la rentrée au collège où malgré sa beauté, elle sera la cible d'adolescents mesquins qui l'étiquetteront de moche. Impossible pour la jeune adolescente d'en parler autour d'elle, c'est en psychiatrie qu'on « traitera » son cas. Défaillance d'un système qui de nouveau étiquette trop vite, d'un harcèlement scolaire, on devient phobique, on devient instable, on devient coupable de ses humeurs. Avelise fera de mauvaises rencontres, sera mal considérée, ne sera ni aidée ni protégée. Elle restera la cible d'êtres en souffrance, méchants, narcissiques, égoïstes et devra dés lors se construire sur un corps en débris et une âme parsemée de traumatismes. C'est indéniablement un récit à lire pour mesurer la gravité du système scolaire et médical. C'est ahurissant qu'au 21eme siècle, notre société s'escrime autant à pousser les plus faibles plus bas, à si peu les considérer et les comprendre. Quand on sait combien l'enfance et l'adolescence sont des piliers pour l'adulte en devenir, il est inconcevable de vivre un tel enfer si jeune. Un récit uppercut qui fait froid dans le dos et devrait conscientiser les bourreaux de la cour d'école, les charlatans de psy à deux sous. L'éducation d'aujourd'hui est dans bien des maisons scandaleuse et pitoyable. Et je crains que ça ne s'arrange pas dans les années à venir. Il y a trop de souffrance trop de misère pour croire que la méchanceté et la bêtise humaine cessent de se jeter sur des innocents. Je remercie Babelio pour l'envoi du livre d'Avelise dans le cadre de l'opération masse critique. LadyBirdy
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1er Mars 2021
Avelise a perdu son papa quand elle avait dix ans. S'en est suivi un enchaînement d'événements horribles à vivre (harcèlements,
internements en hôpital, tentatives de suicide, viols).
J'ai aimé lire ce témoignage mais je n'ai pas aimé ce qui était écrit. Quelle triste Aridestin pour un enfant qui
n'est pas parvenu à s'exprimer, à extérioriser ses douleurs et qui n'a donc pas reçu l'aide adaptée à son mal.
J'ai juste envie de serrer dans mes bras cette jeune fille qui n'a pas été épargnée par les épreuves de sa courte vie. J'ai envie de la
réconforter, de lui donner courage et force.
Ce livre est sans doute un premier pas vers la guérison. Avelise est parvenue à écrire son histoire et c'est sans doute une bonne chose pour elle. Espérons qu'elle va s'en sortir et qu'elle va
s'épanouir à l'âge adulte. C'est tout ce que je lui souhaite.
Un livre choque qui interpelle.
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critiques. Je remercie Babelio et les éditions NDB de me l'avoir offert.
10 Février 2021
Avelise du haut de ses dix ans croque la vie, c'est le temps de l'enfance, du bonheur et de l'insouciance... qui parfois ne dure que le
temps d'une rose.
La voici devenue une jeune fille, une âme en peine, jeune orpheline de père, privée bien trop tôt de son tuteur de coeur qui s'est envolé ailleurs, une absence qui procure un grand vide, un manque
cruel de repères dans sa vie, elle est à présent sans appui, sans garde-fous, à la merci du premier prédateur venu.
Elle bascule dans l'engrenage, la spirale infernale de la violence sournoise, insidieuse, otage prisonnière d'un cercle vicieux qui l'enferme, l'aliène, l'enserre tel un étau, se referme sur elle tel
un piège. Pour autant en son for intérieur, elle ne perd pas espoir, se bat et se débat avec toute l'énergie du désespoir, forte et fragile à la fois, elle plie et ploie souvent sous l'assaut du
vent, s'isole, se replie sur elle-même, sombre en dépression mais ne rompt pas les liens essentiels.
Elle rompt le silence, brise les tabous et les barreaux de sa prison mentale, trouve en l'écriture une issue de secours, une porte de survie, un sas de décompression, un espace de liberté, d'action,
de libre expression.
Dix ans après Avelise prend la plume et son courage à deux mains, elle écrit, décrit son douloureux parcours, la plume est son arme, son amie, sa compagne d'infortune, son cahier son meilleur allié,
son plus fidèle confident de papier. Au fil des pages la jeune femme nous livre son histoire, nous confie son mal-être, son adolescence meurtrie, son innocence bafouée, piétinée, elle se délivre d'un
poids bien trop lourd à porter, nous livre un témoignage poignant dans lequel on ressent sa profonde détresse, entend son cri de souffrance extrême.
Elle ne romance pas, elle écrit dans l'urgence, déverse un flot de mots et d'émotions. Attachante, touchante, émouvante Avelise qui tour à tour est, pourrait être notre fille, notre petite-fille,
notre petite soeur de coeur.
Puisse-t-elle retrouver le chemin du bonheur perdu, la voie de la guérison et de la résilience, réaliser ses rêves les plus doux, accomplir son destin, chasser au loin les nuages gris chagrin. Après
la pluie vient toujours le beau temps. Reviendront les beaux jours, refleurira le Printemps pour longtemps.
Une jeune auteure à qui je souhaite le meilleur, tous les meilleurs sur ses chemins de vie, et du succès à son premier ouvrage empreint de sincérité.
Jehanne1
27 Novembre 2020
Je referme "Dix ans après mes dix ans", d'Avelise, chavirée. Ce voyage intime, j'en ressort bouleversée par ces années de souffrances,
d'épreuves... Notamment par la cruauté du harcèlement scolaire, jour après jour, l'impossibilité d'en parler pour ne pas inquiéter, apprendre à intérioriser sa douleur. Et malgré tout, se tourner
vers les autres, offrir sa confiance, ce qui va mener à pire encore.
C'est le journal d'une survivante. Une étape vers la résilience, on l'espère. Parvenir à écrire cela, si jeune, fait montre, outre la qualité de l'écriture, d'une maturité, d'une analyse des choses, des gens, d'elle-même qui laisse espérer que l'auteure entame un chemin, non pas d'oubli ou de pardon, mais un moyen de vivre avec ce passé, sans qu'il entrave son avenir. Un avenir à écrire ? Je serai à ce rendez-vous. Zabelou 75
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4 Novembre 2020
Pour une fois, je ne vais pas vous parler d'un roman, d'un recueil, d'un essai... mais d'une jeune fille qui, après avoir perdu dans des conditions tragiques son papa, alors qu'elle vivait dans le chaud cocon familial d'une enfance heureuse, bascule à dix ans dans l'abîme de l'après suicide du père chéri. D'une jeune fille qui perd avec son père tous ses repères et qui, transplantée, greffée dans un nouveau milieu, auquel elle ne demande qu'à s'intégrer, est rejetée par celui-ci, et devient un corps étranger harcelé, un corps étranger aux autres, un corps étranger à elle-même. Sa tête pleine des rêves que font toutes les jeunes filles de son âge, sa tête turbulée par trop d'incohérences et d'injonctions d'un monde extérieur qui se révèle plus hostile que compassionnel, plus contradictoire qu'empathique, plus violent que protecteur, sa tête va devoir, au prix de luttes aussi courageuses que farouches, s'incliner devant un corps hyper somatisant.
Brave petit soldat, Avelise a pris sa plume en guise de fusil pour résister et témoigner.
Son histoire poignante, elle nous la raconte... vite, pressée de ne perdre ni temps, ni mots (ou maux ?). Ses phrases sont courtes, essentielles. Pas d'effets d'écriture. Des moments de vie... ceux qui comptent et dont il est important de dire à quel point ils comptent.
Avelise, c'est l'amour volé, c'est l'amour violé. Avelise, c'est le désir de vivre, et la vie qui semble s'entêter à vous adresser une fin de non recevoir. Avelise, c'est une enfant de ce siècle qui hurle, parfois en silence, sur ce que signifie pour certains être aujourd'hui une enfant.
Je n'ai pas lu Avelise. Je l'ai écoutée. Je l'ai entendue. Son témoignage m'a fait penser au parcours de ma fille aînée qui est quelque part cachée derrière un nuage... comme son papa. J'aurais tant aimé que, comme Avelise, elle prenne un cahier et qu'elle le remplisse de toutes ses colères, de toutes ses douleurs, de toutes ses larmes.
On note un livre. On ne note pas un coeur qui continue de saigner. Je vous embrasse, Avelise.
Patrick Peronne