AVIS DES LECTEURS
26 Mars 2021
« Il était une fois une jolie petite fille, dont les dix ans dansaient sur la colline ».
Le récit d'Avelise est d'une épouvantable souffrance cachée derrière une réalité des plus affligeantes. Et à dénoncer au plus vite. D'où l'intérêt de ce témoignage qui à mon sens va au-delà de l'apport thérapeutique. Avelise vient de perdre son père à dix ans. C'est aussi l'âge de son déménagement et surtout la rentrée au collège où malgré sa beauté, elle sera la cible d'adolescents mesquins qui l'étiquetteront de moche. Impossible pour la jeune adolescente d'en parler autour d'elle, c'est en psychiatrie qu'on « traitera » son cas. Défaillance d'un système qui de nouveau étiquette trop vite, d'un harcèlement scolaire, on devient phobique, on devient instable, on devient coupable de ses humeurs. Avelise fera de mauvaises rencontres, sera mal considérée, ne sera ni aidée ni protégée. Elle restera la cible d'êtres en souffrance, méchants, narcissiques, égoïstes et devra dés lors se construire sur un corps en débris et une âme parsemée de traumatismes. C'est indéniablement un récit à lire pour mesurer la gravité du système scolaire et médical. C'est ahurissant qu'au 21eme siècle, notre société s'escrime autant à pousser les plus faibles plus bas, à si peu les considérer et les comprendre. Quand on sait combien l'enfance et l'adolescence sont des piliers pour l'adulte en devenir, il est inconcevable de vivre un tel enfer si jeune. Un récit uppercut qui fait froid dans le dos et devrait conscientiser les bourreaux de la cour d'école, les charlatans de psy à deux sous. L'éducation d'aujourd'hui est dans bien des maisons scandaleuse et pitoyable. Et je crains que ça ne s'arrange pas dans les années à venir. Il y a trop de souffrance trop de misère pour croire que la méchanceté et la bêtise humaine cessent de se jeter sur des innocents. Je remercie Babelio pour l'envoi du livre d'Avelise dans le cadre de l'opération masse critique. LadyBirdy
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1er Mars 2021
Avelise a perdu son papa quand elle avait dix ans. S'en est suivi un enchaînement d'événements horribles à vivre (harcèlements,
internements en hôpital, tentatives de suicide, viols).
J'ai aimé lire ce témoignage mais je n'ai pas aimé ce qui était écrit. Quelle triste Aridestin pour un enfant qui
n'est pas parvenu à s'exprimer, à extérioriser ses douleurs et qui n'a donc pas reçu l'aide adaptée à son mal.
J'ai juste envie de serrer dans mes bras cette jeune fille qui n'a pas été épargnée par les épreuves de sa courte vie. J'ai envie de la
réconforter, de lui donner courage et force.
Ce livre est sans doute un premier pas vers la guérison. Avelise est parvenue à écrire son histoire et c'est sans doute une bonne chose pour elle. Espérons qu'elle va s'en sortir et qu'elle va
s'épanouir à l'âge adulte. C'est tout ce que je lui souhaite.
Un livre choque qui interpelle.
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critiques. Je remercie Babelio et les éditions NDB de me l'avoir offert.
27 Novembre 2020
Je referme "Dix ans après mes dix ans", d'Avelise, chavirée. Ce voyage intime, j'en ressort bouleversée par ces années de souffrances,
d'épreuves... Notamment par la cruauté du harcèlement scolaire, jour après jour, l'impossibilité d'en parler pour ne pas inquiéter, apprendre à intérioriser sa douleur. Et malgré tout, se tourner
vers les autres, offrir sa confiance, ce qui va mener à pire encore.
C'est le journal d'une survivante. Une étape vers la résilience, on l'espère. Parvenir à écrire cela, si jeune, fait montre, outre la qualité de l'écriture, d'une maturité, d'une analyse des choses, des gens, d'elle-même qui laisse espérer que l'auteure entame un chemin, non pas d'oubli ou de pardon, mais un moyen de vivre avec ce passé, sans qu'il entrave son avenir. Un avenir à écrire ? Je serai à ce rendez-vous. Zabelou 75
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4 Novembre 2020
Pour une fois, je ne vais pas vous parler d'un roman, d'un recueil, d'un essai... mais d'une jeune fille qui, après avoir perdu dans des conditions tragiques son papa, alors qu'elle vivait dans le chaud cocon familial d'une enfance heureuse, bascule à dix ans dans l'abîme de l'après suicide du père chéri. D'une jeune fille qui perd avec son père tous ses repères et qui, transplantée, greffée dans un nouveau milieu, auquel elle ne demande qu'à s'intégrer, est rejetée par celui-ci, et devient un corps étranger harcelé, un corps étranger aux autres, un corps étranger à elle-même. Sa tête pleine des rêves que font toutes les jeunes filles de son âge, sa tête turbulée par trop d'incohérences et d'injonctions d'un monde extérieur qui se révèle plus hostile que compassionnel, plus contradictoire qu'empathique, plus violent que protecteur, sa tête va devoir, au prix de luttes aussi courageuses que farouches, s'incliner devant un corps hyper somatisant.
Brave petit soldat, Avelise a pris sa plume en guise de fusil pour résister et témoigner.
Son histoire poignante, elle nous la raconte... vite, pressée de ne perdre ni temps, ni mots (ou maux ?). Ses phrases sont courtes, essentielles. Pas d'effets d'écriture. Des moments de vie... ceux qui comptent et dont il est important de dire à quel point ils comptent.
Avelise, c'est l'amour volé, c'est l'amour violé. Avelise, c'est le désir de vivre, et la vie qui semble s'entêter à vous adresser une fin de non recevoir. Avelise, c'est une enfant de ce siècle qui hurle, parfois en silence, sur ce que signifie pour certains être aujourd'hui une enfant.
Je n'ai pas lu Avelise. Je l'ai écoutée. Je l'ai entendue. Son témoignage m'a fait penser au parcours de ma fille aînée qui est quelque part cachée derrière un nuage... comme son papa. J'aurais tant aimé que, comme Avelise, elle prenne un cahier et qu'elle le remplisse de toutes ses colères, de toutes ses douleurs, de toutes ses larmes.
On note un livre. On ne note pas un coeur qui continue de saigner. Je vous embrasse, Avelise.
Patrick Peronne